BERNOIS, bèrni V 22, 50 (ou bar‑; f. ‑eiza), 55, 70, 73, F 30, ‑è V 53 (f. ‑eija), ‑ek 71‑76 (‑əik, ‑əija 74, ‑èkyə 72), ‑i 85 (f. ‑ijì), 88, 89, ‑ai Vd 1 Agace, B 21, ‑a F 31, ‑è B 50, barnei V 30, ‑ai, ‑aiza 42, 45‑48, ‑è, ‑èza 21; bèrnr vx 81, f. ‑īrì 89, ‑èrə F 1 Bor. Anc. formes pl. berneiz F 1405, ‑ez Vd 1465.
‖ 1o S. et adj. Bernois, ‑se. Lè fḗt é bèrnè, «la fête aux B.», le Jeûne fédéral (B Bois). Nom de fam. Berney Vd, V. Cf. champ n. de l. 2o S. m. Désignait autrefois en Valais les habitants du Pays d’Aigle, enlevé à la Savoie par les Bernois en 1475 (Agace, 39, 3). 3o Protestant, sans idée dépréciative (V passim, F 30). Yəl a maryó on barnei, elle a épousé un pr. (V Trient). Ti lè bèrnei chon pò dé bèrnei, tous les Bernois ne sont pas des pr. (F Joux). 4o Hérétique, incrédule, mécréant, catholique qui ne remplit pas ses devoirs religieux (V 2‑5, Hér., Ann.). [Je ne veux pas t’empêcher d’aller à la messe,] yo sé pā on barnai, je ne suis pas un mécréant (Châble). Avé pa mi dè dèvouchyon k’oun bèrnék, n’avoir pas plus de dévotion qu’un incrédule (Haud.). L è pā tan barnai kəmin fi vè, il n’est pas si incrédule qu’il le fait voir (Praz‑de‑F.). ‖ Homme sans foi ni loi, mauvais sujet (V). 5o Désignation du Messager boiteux de Berne et Vevey (V Bagnes). [Depuis qu’on voit paraître toutes sortes d’almanachs] yo m’in tnyo tóti u barnai, je m’en tiens touj. au «bernois» (V Châble). 6o S. f. Espèce de pomme de terre à pelure rouge (V Trient). 7o S. f. Espèce de coiffe (?). «Une bernoise avec un ruban noir et blanc» (Vd Laus. 1713. Reg. inv. Bg, 17. AC).
L’identification du mot aux sens 3o et 4o avec les Bernois, partisans et protecteurs de la Réforme, a été établie par Cornu (Rom. VI, 376), Meyer‑L. (Rom. Gr. II, § 390; REW3 1048 a), Gch. (Bull. Gl. IX, 61), Tp. (Lehnw. II, 198), FEW, I, 334. Les formes val. et frib. en ‑ir, ‑èrə ont été amenées par l’identité au masc. des résultats de ‑arius et de ‑ensis. Cf. bèrni. Tp.