3. brna V 75, ‑ə 71 Lav. 434. Cf. topon.
‖ S. f. Rivière, cours d’eau généralt plus grand que les torrents de la région. Lì tòrin·n è gró koum ouna brna, le torrent est gros comme une r. (Évol. Jj.). Topon. La Borgne, rivière principale du Val d’Hérens (Sgf. 486, 528): lì brna (Évol.), brnə (Hérém. Lav. 373), brnyə (Grim. Gill.); anc. formes Borny, ‑ni 1239 ss., Bornye, ‑nie 1404 ss. (Jaccard, 43; Gremaud, Doc., passim). A Évol. on désigne par ce terme général encore d’autres rivières du voisinage: lì brna d’Èrèmnṅsi [Hérémence], la Dixenze; lì brna d’Anivyé [Anniviers], la Navigenze.
Se rattache p.‑ê. à la famille de brna 1 «trou, creux». La filiation sémantique «trou > source > cours d’eau», que propose Dauzat (Fr. mod. 1943, 31 ss., en modifiant sa Topon. fr. 125 ss.), est d’autant plus vraisemblable que la plupart des noms de ruisseaux Borne, etc., du centre et du midi de la France se trouvent également dans l’aire où vit brna «creux» (FEW, I, 567); pour les noms correspondants du nord, cf. Longnon, 192; Vincent, 143. Ainsi le germanique *brunna «fontaine» (FEW, I, 566 et 571 b; Lav. 137) n’est pas à la base de brna «cours d’eau». Une grande partie des n. de l. que Jaccard, 43, voudrait y rattacher, trouvent leur place parmi les dérivés ci‑dessous. Quant au ‑ny‑ du nom officiel et des formes anciennes de la Borgne, d’autres mots appartenant à la famille de bŏrna «cavité» offrent cette même variante difficile à expliquer: on trouve brnyə «cheminée» dans V 8 (voir brna), bòrnyta «soupirail, etc.» ib. (voir bòrnta 1), dans le Bas‑V bòrnyn «petit trou, soupirail» et bòrnyula «petit trou», enfin bournyn «gros tronc noueux» à Vd Blon. (voir ces mots). Sch.